Twain Mark, Gente calva

Secondo la tradizione, da queste parti c'è tanta gente calva perché il vento sradica i capelli dalla testa nel momento in cui si mettono a correre dietro i loro cappelli. Nei pomeriggi d'estate le strade di Carson presentano di rado un aspetto inattivo e pigro, perché si vedono sempre molti cittadini saltellare intorno ai loro cappelli in fuga, come tante donne di servizio che tentino di decapitare un ragno.

Twain, Mark. Roughing it. Toronto: Musson, 1899.

Blunt Anne, Locuste

Le locuste fanno ormai parte della nostra dieta quotidiana, e sono davvero eccellenti. Dopo averle provate in parecchi modi, siamo giunti alla conclusione che è meglio bollirle. Si devono staccare le lunghe saltellanti zampette e, tenendo le locuste per le ali, immergerle nel sale e mangiarle. Il sapore è più quello di un vegetale che di carne o pesce, non dissimile dal grano in Inghilterra, e per noi è un ottimo sostituto della verdura di cui abbiamo un gran bisogno.

Blunt, Anne. A Pilgrimage to Nejd, the Cradle of the Arab Race. London: J. Murray, 1881.

Jebb Louisa, Non ci mancava nulla

Tentai di ricordare che cosa volesse dire vivere nella civiltà, ma tutto quello che mi tornò alla mente fu come fosse stato difficile staccarmene. Mentre eravamo ancora lì, non sapevamo che cosa avremmo potuto volere altrove. Ma, una volta lontane, ogni difficoltà era scomparsa; d’improvviso ci sembrò che tutto accadesse naturalmente. Non ci mancava nulla di quello che ci eravamo lasciate alle spalle. E siccome era stato difficile distaccarcene quando ancora ci vivevamo, ora avevamo delle difficoltà a tornarci.

Jebb, Louisa. By Desert Ways to Baghdad and Damascus. London: T. F. Unwin, 1909.

Poussin Alexandre; Tesson Sylvain, Pourquoi partez-vous?

Pourquoi partez-vous? Nous demandait-on. Il y a plusieurs réponses possibles à la question de savoir ce qui nous pousse à faire le tour du monde à vélo : la réponse du poète, c’est l’appel de la route. La réponse du potache, c’est la soif de découverte. La réponse du torturé exprime son mal de vivre et son besoin de fuite. Les curieux qui s’interrogeaient sur nos motifs restaient sur leur faim.

Poussin, Alexandre, e Sylvain Tesson. On a roulé sur la terre. Paris: Pocket, 2008.

Marie Jérémy, Si je veux comprendre le monde

À l'approche de la frontière syrienne, la pression monte. Je ne connais de ce pays que les avis donnés par les médias. Je sais que j'arrive dans une zone souvent conflictuelle et, incosciemment, je m'attends à découvrir un territoire en état de siège permanent. C'est la première dictature dans laquelle je vais voyager, et je me demande bien ce que cela signifie vraiment. Pourtant, je me dois d'y aller. Ce n'est pas le moment de flancher. Si je veux comprendre le monde, je dois aussi et surtout passer par ce genre d'endroits.

Marie, Jérémy, e Frédéric Veille. Mon tour du monde en 1980 jours. [Saint-Victor-d’Épine]: City poche, 2015.

Marie Jérémy, Tour du monde en auto-stop

Ne croyez surtout pas qu’un matin je me suis levé en me disant que j’allais me lancer dans un tour du monde en auto-stop. Non, je crois que cette envie de voyager, de découvrir , de m’évader, je l’ai toujours eue en moi. À preuve, à l’âge de dix ans, je jouais déjà avec Coralie, ma sœur jumelle, à apprendre les capitales du monde. Comme nos deux chambres étaient voisines, elle venait parfois dans la mienne et nous prenions un atlas géographique. Alors commençait la grande interro :
- Burkina Faso ?
- Ouagadougou.
- Indonésie ?
- Jakarta.
- Syrie ?
- Téhéran. Ah non ! Damas !
Ces noms dégageaient une couleur, un exotisme dans mon esprit d’enfant. Ils ne voulaient rien dire, mais leurs tonalités résonnaient quand même comme des promesses de mondes à explorer.
Et puis, nous tournions les pages. Il y avait ces couleurs chatoyantes sur la carte des reliefs : jaune pour les déserts, vert pour les forêts, rouge pour les très hautes montagnes. Sur les cartes apparaissaient aussi des illustrations : gorilles au Congo, lamas au Pérou, kangourous en Australie. Ces illustrations de choses et d’endroits qui m’étaient tout à fait inconnus attisaient ma curiosité.

Marie, Jérémy, e Frédéric Veille. Mon tour du monde en 1980 jours. [Saint-Victor-d’Épine]: City poche, 2015.

Chichester Francis, I think a cruise is delightful

I think a cruise is delightful, and I have enjoyed a number, both as air-pilot and in sail. But it is not to be compared with racing, record-breaking, or doing something that has not been done before, for excitement, interest, sport, and the satisfaction of achievement. Those of you who have both raced and cruised know exactly what I mean; you have only to recall the excitement and sport and fatigue that you have had out of four hours racing compared with four hours of a leisurely sail. Sir Francis Chichester

Roberts, Gail. “Atlas of Discovery.” New York: Crown Publishers, 1973.

Percorrono 18 km sotto il sole ballando

Parigi, 14. Dove si fermerà la mania dei primati? Si è già avuto il giro del mondo a piedi, a cavallo, in vettura da piazza, in barca; sono stati percorsi 100 chilometri suonando il tamburo; sono stati percorsi 200 chilometri rotolando davanti a sé una botte. Ma il colmo sembra essere stato raggiunto da due uomini e due donne del nord della Francia. Questi quattro hanno compiuto la distanza che separa il loro villaggio dal capoluogo vicino, cioè circa 18 chilometri, ballando.

Preceduti da un'automobile che portava un grammofono con un altoparlante, i quattro hanno eseguito valzer, tanghi, rumba, sulla strada, sotto un sole così ardente che fondeva il catrame della pavimentazione. I quattro naturalmente, sono stati seguiti da un enorme codazzo di curiosi e all'ingresso in città sono stati accolti come trionfatori. Essi, infatti, hanno trionfato sulla stupidità umana.

Corriere del Ticino, 16 agosto 1933