Pour se rendre aux Indes ou dans l'extrême Orient, le voyageur n'a plus que l'embarras du choix: chaque semaine, de Marseille, de Southampton, de Trieste, de Brindisi, partent des bateaux à vapeur à destination de Port-Saïd, et telles sont aujourd'hui la rapidité et la facilité des communications, que l'on peut en quinze jours avoir vu les pyramides, traversé le désert qui sépare Le Caire de Suez, sillonné la Mer-Rouge dans toute sa brûlante étendue, puis, le détroit de Bab-el-Viandeb franchi, se trouver transporté en Asie, à Aden, dans la partie la plus pittoresque de l' Arabie-Heureuse.
Soixante jours après avoir quitté Marseille, si l'on ne fait que passer quelque temps à Ceylan, à Hong-kong et à Shang-haï, on naviguera déjà dans le grand Océan-Pacifique, et, si le bâtiment qui vous porte est appelé à faire la relâche de Honolulu aux îles Sandwich, vous aurez devant les yeux la merveilleuse végétation des archipels océaniens.
Edmond Planchut, Tour du monde en cent-vingt jours, Revue des deux mondes, settembre 1871, 105-131 e 369-403