Kieran Dan, First contact in Indonesia

Gli antropologi sono convinti che uno dei pochi posti rimasti sulla terra dove ancora esistono popoli mai venuti in contatto con la civiltà occidentale sia West Papua, in Indonesia. La Papua Adventures, fondata da Kelly Woolford, offre vacanze «First Contact» di tre settimane in loco: «un'immersione totale nel mondo dell'esplorazione». Tuttavia andare alla ricerca di tribù primitive a centinaia di chilometri dalla civiltà può essere piuttosto pericoloso. Un turista, giornalista della rivista «Outside», racconta di aver inciampato in un serpente a sonagli (uno dei più velenosi al mondo), di essere stato inseguito da aborigeni urlanti e infine di aver dovuto attraversare a nuoto un fiume infestato dai coccodrilli per sfuggire alle frecce scagliate dalla tribù. Ma molti autorevoli antropologi hanno sollevato dubbi sull'autenticità delle spedizioni organizzate da Woolford, e uno di loro è arrivato a dichiarare: «Secondo me è tutto finto». Woolford respinge ogni accusa, invita gli scettici a partecipare a uno dei suoi viaggi nella giungla e giudicare da sé.

Kieran, Dan, and Mondadori. Cinquanta vacanze orrende: storie di viaggi infernali. Torino: Einaudi, 2008.

Kieran Dan, Inganni fallici

Per dodici anni l'attrazione principale della città di Chucuito in Perù è stato un enorme fallo di pietra, alto più di un metro e mezzo. Si diceva fosse un antico monumento alla fertilità degli Inca. Milioni di turisti e di donne senza figli si sono fatti fotografare lì davanti, solo per scoprire più tardi che si trattava di un falso. A quanto pare la popolazione locale aveva costruito il finto monumento per far accorrere i turisti.

Kieran, Dan, and Mondadori. Cinquanta vacanze orrende: storie di viaggi infernali. Torino: Einaudi, 2008.

Duhamel Georges, Frontière

Joie puérile de toucher pour la première fois la frontière, de la franchir d’un saut, de s’évader dans un autre monde.

Duhamel, Georges. Géographie cordiale de l’Europe. 1931.

Baudelaire, Le voyage

Le voyage

A Maxime Du Camp.

I

Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes,
L'univers est égal à son vaste appétit.
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !

Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers :

Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;
D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d'une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.

Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent
D'espace et de lumière et de cieux embrasés ;
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.

Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir, coeurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,
Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues,
Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon,
De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom !

II

Nous imitons, horreur ! la toupie et la boule
Dans leur valse et leurs bonds ; même dans nos sommeils
La Curiosité nous tourmente et nous roule,
Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.

Singulière fortune où le but se déplace,
Et, n'étant nulle part, peut être n'importe où !
Où l'homme, dont jamais l'espérance n'est lasse,
Pour trouver le repos court toujours comme un fou !

Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ;
Une voix retentit sur le pont : " Ouvre l'oeil ! "
Une voix de la hune, ardente et folle, crie .
" Amour... gloire... bonheur ! " Enfer ! c'est un écueil !

Chaque îlot signalé par l'homme de vigie
Est un Eldorado promis par le Destin ;
L'Imagination qui dresse son orgie
Ne trouve qu'un récif aux clartés du matin.

Ô le Pauvre amoureux des pays chimériques !
Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer,
Ce matelot ivrogne, inventeur d'Amériques
Dont le mirage rend le gouffre plus amer ?

Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue,
Rêve, le nez en l'air, de brillants paradis ;
Son oeil ensorcelé découvre une Capoue
Partout où la chandelle illumine un taudis.

III

Etonnants voyageurs ! quelles nobles histoires
Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers !
Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires,
Ces bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers.

Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile !
Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons,
Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,
Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons.

Dites, qu'avez-vous vu ?

IV

" Nous avons vu des astres
Et des flots ; nous avons vu des sables aussi ;
Et, malgré bien des chocs et d'imprévus désastres,
Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici.

La gloire du soleil sur la mer violette,
La gloire des cités dans le soleil couchant,
Allumaient dans nos coeurs une ardeur inquiète
De plonger dans un ciel au reflet alléchant.

Les plus riches cités, les plus grands paysages,
Jamais ne contenaient l'attrait mystérieux
De ceux que le hasard fait avec les nuages.
Et toujours le désir nous rendait soucieux !

- La jouissance ajoute au désir de la force.
Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d'engrais,
Cependant que grossit et durcit ton écorce,
Tes branches veulent voir le soleil de plus près !

Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace
Que le cyprès ? - Pourtant nous avons, avec soin,
Cueilli quelques croquis pour votre album vorace,
Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin !

Nous avons salué des idoles à trompe ;
Des trônes constellés de joyaux lumineux ;
Des palais ouvragés dont la féerique pompe
Serait pour vos banquiers un rêve ruineux ;

" Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse ;
Des femmes dont les dents et les ongles sont teints,
Et des jongleurs savants que le serpent caresse. "

V

Et puis, et puis encore ?

VI

" Ô cerveaux enfantins !
Pour ne pas oublier la chose capitale,
Nous avons vu partout, et sans l'avoir cherché,
Du haut jusques en bas de l'échelle fatale,
Le spectacle ennuyeux de l'immortel péché

La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide,
Sans rire s'adorant et s'aimant sans dégoût ;
L'homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide,
Esclave de l'esclave et ruisseau dans l'égout ;

Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ;
La fête qu'assaisonne et parfume le sang ;
Le poison du pouvoir énervant le despote,
Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ;

Plusieurs religions semblables à la nôtre,
Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté,
Comme en un lit de plume un délicat se vautre,
Dans les clous et le crin cherchant la volupté ;

L'Humanité bavarde, ivre de son génie,
Et, folle maintenant comme elle était jadis,
Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie :
" Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis ! "

Et les moins sots, hardis amants de la Démence,
Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin,
Et se réfugiant dans l'opium immense !
- Tel est du globe entier l'éternel bulletin. "

VII

Amer savoir, celui qu'on tire du voyage !
Le monde, monotone et petit, aujourd'hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image
Une oasis d'horreur dans un désert d'ennui !

Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ;
Pars, s'il le faut. L'un court, et l'autre se tapit
Pour tromper l'ennemi vigilant et funeste,
Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit,

Comme le Juif errant et comme les apôtres,
A qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau,
Pour fuir ce rétiaire infâme : il en est d'autres
Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.

Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine,
Nous pourrons espérer et crier : En avant !
De même qu'autrefois nous partions pour la Chine,
Les yeux fixés au large et les cheveux au vent,

Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres
Avec le coeur joyeux d'un jeune passager.
Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres,
Qui chantent : " Par ici ! vous qui voulez manger

Le Lotus parfumé ! c'est ici qu'on vendange
Les fruits miraculeux dont votre coeur a faim ;
Venez vous enivrer de la douceur étrange
De cette après-midi qui n'a jamais de fin ? "

A l'accent familier nous devinons le spectre ;
Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous.
" Pour rafraîchir ton coeur nage vers ton Electre ! "
Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.

VIII

Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
Nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons !

Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ?
Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !

Kieran Dan, Cornwell Inghilterra

Durante le vacanze estive del mio primo anno di università andai a Cornwell, dove ero stato invitato da una ragazza che viveva nel mio stesso residence studentesco, il tipo di ragazza con la quale mi sarebbe piaciuto avere una relazione del sesto grado; così, nell'entusiasmo del primo anno di libertà dalla famiglia, ero sicuro che sarebbe stata una settimana di sesso disinibito a volontà, magari sulla spiaggia.
Il viaggio in treno fu interminabile, comunque molto più lungo del previsto, però mi tenevano compagnia le fantasie erotiche sempre più complicate che avevo in testa, e non mi annoiai. Arrivato alla stazione di Cornwell mi venne incontro la ragazza con il suo fidanzato, un tipo con la barba e la giacca nera di pelle, che aveva qualcosa a che fare con le armi nucleari della Marina. Mi accompagnarono a casa della madre di lei, e li mi presentarono il fratello minore, un vegetariano con la faccia incazzata, che parlava l'esperanto e aveva appena confessato ai genitori di essere gay. Fu a quel punto che capii il perfido piano della tipa: pensando che anche io fossi gay, mi aveva invitato a casa per farmi conoscere il fratello e magari farci mettere insieme. La madre mi confidò che l'aveva appena visto in bagno mentre si provava un nuovo tanga. E mi fece pure l'occhiolino. Passai una settimana orribile, a visitare i posti turistici strizzato tra due uomini sul retro di una Datsun Sunny. Mi venne la stitichezza.

Kieran, Dan, and Mondadori. Cinquanta vacanze orrende: storie di viaggi infernali. Torino: Einaudi, 2008.

Kieran Dan, Cuba tutto compreso

Per mesi avevo atteso con impazienza la settimana di vacanza «tutto compreso» da trascorrere con due amici. Sette giorni sdraiati sulla spiaggia; a fumare sigari e a visitare la Avana dei locali notturni... Mmmh, non proprio.
Arrivammo in hotel e subito ci fu consigliato di rimanere all'interno del complesso alberghiero per l'intera durata del soggiorno, e di non avventurarci per nessuna ragione nel paese fuori di li. E già questo era piuttosto lontano dalle vecchie Cadillac scolorite che avevano percorso le strade della mia immaginazione. Venne fuori che come al solito la brochure ci aveva ingannato, e che ci trovavamo a chilometri di distanza dall'Avana. L'hotel aveva una spiaggia privata, con una recinzione sorvegliata da guardie armate che impedivano l'accesso agli abitanti del luogo.
Un po' allarmato dalla presenza delle guardie chiesi a un barman perché si trovavano li. «Per evitare che i locali vi molestino chiedendovi continuamente soldi, rovinandovi la vacanza», rispose. Bello stare in vacanza dalla parte dell'apartheid economico. Non mi ricordo affatto che se ne facesse menzione nella brochure pubblicitaria. Passai il resto della vacanza soverchiato dal senso di colpa e di disprezzo per me stesso. Devo dire che fu un chiaro esempio di «occidentale in vacanza che vive come un re con tutto il cazzo di denaro estorto alle nazioni in via di sviluppo dal suo paese, il quale ha inventato il protezionismo commerciale e lo sfruttamento, il cosiddetto "libero mercato"».
Per dio, quella vacanza mi ha trasformato in un fottuto hippy, e questo di sicuro sulla brochure non c'era scritto...

Kieran, Dan, and Mondadori. Cinquanta vacanze orrende: storie di viaggi infernali. Torino: Einaudi, 2008.

Kieran Dan, Crociera alle Bahamas

Fui costretto ad andare in vacanza con tutta la famiglia in Florida per incontrare il nuovo fidanzato di mia sorella. Non è che siamo così affezionati, ma era il Giorno del Ringraziamento, la scuola era chiusa e mi dissi, «Ma sì, chi se ne frega».
Il secondo giorno qualcuno ebbe la grande idea di fare una gita alle Bahamas. Arrivammo presto al traghetto, e ci diedero una colazione schifosa. Mentre la nave si staccava dalla banchina notai con la coda dell'occhio una donna in difficoltà. Era sulla settantina e cercava di tenere in equilibrio un vassoio con sopra delle uova mal cotte e del caffè. Mi voltai verso di lei, chiedendomi se non fosse il caso di andarle in aiuto, ma prima che potessi alzarmi in piedi la donna era già scivolata per una quindicina di metri sul ponte, atterrando sulla faccia. Fu allora che mi resi conto che eravamo a circa un chilometro dalla costa, e il mare era già piuttosto agitato. Io e il mio futuro cognato, chiamiamolo Steve, decidemmo per prudenza di spostarci fuori, sul ponte, vicino alle ringhiere. Trovammo un posto fantastico vicino a uno dei solarium, e cercammo di non pensare al movimento su-giù della nave: calma piatta per un attimo e onde continue subito dopo. Improvvisamente il vento aumentò parecchio e uno spruzzo gigante ci investì entrambi. All'inizio non avevo capito che cosa era successo, poi mi accorsi che il povero Steve aveva la colazione semidigerita di qualcun altro sui capelli, e che la mia camicia era coperta di bile puzzolente. Da li in avanti le cose andarono sempre peggio, e nel giro di un'ora stavamo male tutti quanti. Le ringhiere erano prese d'assalto da passeggeri che vomitavano in mare. Decisi di avventurarmi all'interno. Errore gigantesco: le uniche persone che stavano sotto coperta erano i passeggeri troppo malati, vecchi e incapaci di uscire. Persino l'equipaggio vomitava nei bagni, li ripuliva un po', per poi rivomitarci dentro. Il vomito praticamente ricopriva tutti i corridoi e si spostava a ondate.
Era decisamente troppo per me, mi rassegnai al mio destino, e tornai alla ringhiera. Mi sistemai accanto a una famiglia e svuotai il contenuto del mio stomaco parecchie volte in mare. E non prendo parte spesso alle attività di gruppo. Dopo un'ora così, con i muscoli dello stomaco contratti, decisi di raggiungere il resto della mia famiglia. Cercai per un bel po', ma non è facile distinguere una persona che vomita accartocciata alla ringhiera di una nave da un'altra. Finalmente ritrovai mia madre. Era riuscita ad afferrare un cestino delle immondizie e a monopolizzarlo per suo uso personale. Era pieno per metà, mi augurai solo che non fosse tutta roba sua.
Alla fine arrivammo a Nassau, e fu un paradiso poter posare i piedi a terra. Il tempo passò velocemente e molto presto ci ritrovammo all'imbarco per il viaggio di ritorno, che grazie a Dio fu normale.

Kieran, Dan, and Mondadori. Cinquanta vacanze orrende: storie di viaggi infernali. Torino: Einaudi, 2008.

Canestrini Duccio, Forme

Quanto alle forme date al pelo, sono infinite: baffi, strisce, cuori, farfalle, saette, occhi, stelle, foglie di marijuana a cinque punte. Con i nuovi modi di depilare il pube femminile è nata anche una nuova terminologia che ne definisce lo stile. Il cosiddetto Tiffany box, per esempio, è una scultura del triangolo a forma di cofanetto di gioielli: il pelo viene poi tinto nella classica tonalità blu Tiffany, ma anche color fucsia o verde mela. Quando sul monte rimane soltanto un ciuffetto, come all'ultimo dei mohicani, il taglio si chiama Beckham. Stile Hollywood, invece, è la rasatura completa tipo statua greca, detta anche Moby Style per via della testa pelata dell'omonimo cantante. 

Canestrini, Duccio. I misteri del monte di Venere : viaggio nelle profondità del sesso femminile. Milano: Rizzoli, 2010.

Augé Marc, Uniformazione dello spazio

Phileas Fogg, l'eroe di Jules Verne, oggi potrebbe fare il giro del mondo in molto meno di ottanta giorni, senza cambiare ambientazione (frequenterebbe, da un capo all'altro del mondo, le stesse catene alberghiere), senza smettere di guardare le stesse serie televisive o di apprendere il diretta (live) su BBC News le notizie del suo paese, senza dover interrompere i contatti con i suoi amici grazie al telefono e a Internet; e così attraverserebbe, senza vederli, i mondi più diversi e più sconvolti dalla storia: l'uniformazione dello spazio, da questo punto di vista, è un corollario dell'accelerazione del tempo.

Augé, Marc. Che fine ha fatto il futuro? Dai nonluoghi al nontempo. Milano: Elèuthera, 2009.

Scarabelli Matteo, La fine contiene già il principio

La fine contiene già il principio, la scintilla del viaggio che verrà. Mi era successo a Berlino, poi a San Pietroburgo. Mi succede anche oggi, a Roma. Da qui intravedo già la mia prossima strada. Non un itinerario ben preciso, soltanto una direzione, come una cometa da inseguire. Una magia. Sarà una strada lunga, lunghissima, molto più di questi 13.044 chilometri. Sarà il viaggio più bello. Per continuare a restare per aria e non tornare più giù.

Scarabelli, Matteo. C’è di mezzo il mare: viaggio in bicicletta intorno al Mediterraneo. Portogruaro (VE): Ediciclo, 2007.

Strayed Cheryl, Un sacco di vetro rotto

Pensavo solo ad andare avanti. La mia mente era un vaso di cristallo che conteneva quell’unico desiderio. Il mio corpo era il contrario: un sacco di vetro rotto. Ogni movimento era penoso. Contavo i passi per non pensare al dolore, snocciolando in silenzio i numeri fino a cento e poi ricominciando daccapo.

Ero eccitata di essere tornata sul sentiero, settecentoventi chilometri a nord da dove sarei dovuta essere. Non vedevo più le cime innevate e le alte pareti di granito dell’Alta Sierra, ma il sentiero mi dava la stessa sensazione. In molti modi, era anche lo stesso. Nonostante gli innumerevoli panorami montuosi e desertici che avevo visto, la cosa che mi era più familiare era la striscia larga sessanta centimetri del sentiero, la cosa su cui i miei occhi erano quasi sempre puntati, in cerca di radici e rami, serpenti e pietre. Talvolta il sentiero era sabbioso, talaltra roccioso oppure fangoso o ghiaioso, o ancora ricoperto di uno spesso strato di aghi di pino. Poteva essere nero o marrone o grigio o rossiccio come caramello, ma era sempre il PCT. Il centro del mondo.

Strayed, Cheryl, e Mondadori. Wild. Milano: Piemme, 2012.

Bird Isabella, Scendemmo a cena

Scendemmo a cena e solo il fatto di non aver toccato cibo da molte ore avrebbe potuto costringermi a mangiare in un simile luogo. Eravamo in una stanza lunga, al centro della quale stava un tavolo apparecchiato per cento persone. Ogni posto sulla panca, di fattura piuttosto grezza, era occupato. Il pavimento era appena stato lavato ed emetteva un fetido odore di umidità. Da un lato c’era un grande camino dove, a dispetto della giornata calda, erano in atto varie operazioni, che andavano sotto il nome generico di cucina. All’estremità della stanza c’era un lungo trogolo o lavello di piombo, dove tre sguatteri, unti e senza scarpe, erano costantemente impegnati a lavare i piatti che poi asciugavano nei loro grembiuli. I piatti però non venivano lavati, ma solo risciacquati superficialmente. C’erano quattro camerieri dall’aspetto di briganti con barbe e baffi incredibili.

A tavola non c’era una gran varietà. C’erano otto zampe di montone bollite, quasi crude, sei polli vecchi le cui cosce avevano la consistenza delle corde di una chitarra, un maiale arrosto  guarnito con cipolle che nuotava nel grasso e, come verdura, patate americane, pannocchie di granoturco e zucca. Una tazza di tè bollente, addolcito con melassa, stava di fianco ad ogni piatto e la compagnia non consumò alcun tipo di bevanda alcolica. Non c’erano trincianti, così ognuno doveva cavarsela con il proprio coltello e qualcuno fra i presenti tagliò la carne con destrezza usando il coltello da caccia che aveva nella cintura. Non c’erano neppure cucchiaini per il sale, così ciascuno immergeva il suo coltello unto nella piccola saliera di peltro. La cena ebbe inizio e, dopo aver soddisfatto il mio appetito con il piatto meno ripugnante, vale a dire il maiale arrosto guarnito con cipolle, ebbi tempo di guardarmi attorno.

Bird, Isabella. The Englishwoman in America, 1856.

(traduzione: I sapori del viaggio, RCS Libri, 2008)

Bly Nellie, Quando venne servita la cena

Quando venne servita la cena, coraggiosamente entrai e mi sedetti alla sinistra del capitano. Ero assolutamente determinata a resistere ai miei impulsi, ma tuttavia in fondo al cuore avevo una debole, vaga sensazione di aver trovato qualcosa di più forte della mia volontà.

La cena cominciò molto piacevolmente. I camerieri di muovevano quasi senza far rumore, mentre l’orchestra suonava un’ouverture; il capitano Albers, bello e gioviale, prese posto a capotavola e i passeggeri che erano seduto al suo tavolo cominciarono a mangiare con lo stesso gusto di un ciclista entusiasta della bella strada. Ero l’unica al tavolo del capitano che si poteva definire marinaio d’acqua dolce. Ero amaramente conscia di questo fatto, come lo erano gli altri.

Potrei tranquillamente confessare che, mentre servivano la minestra, ero persa in pensieri dolorosi e invasa da uno sgradevole timore. Avvertivo che tutto era perfetto, come un regalo di Natale inatteso, e mi accinsi ad ascoltare i commenti entusiastici sulla musica fatti dai miei compagni, ma i miei pensieri erano rivolti a una questione che non ammetteva discussioni.

Avevo freddo, avevo caldo; sentivo che, se anche non avessi visto cibo per sette giorni, non avrei sofferto la fame; in realtà avevo un grande, vivo desiderio di non vederlo, non annusarlo, non mangiarlo sino a quando non avessi raggiunto la terraferma o un miglior controllo di me stessa.

Servirono il pesce e il capitano Albers era nel mezzo di una bella storia quando mi accorsi che non ce la facevo più. “Scusatemi” sussurrai debolmente e mi precipitai fuori di corsa, alla cieca. Fui scortata in un angolo remoto dove, dopo una breve riflessione e un piccolo sfogo delle mie emozioni fin lì trattenute, mi ripresi con coraggio, e decisi di accettare il consiglio del capitano tornando al pranzo interrotto.

“L’unico modo di vincere il mal di mare è sforzarsi di mangiare” aveva detto il capitano e decisi che il rimedio era abbastanza innocuo da poter essere sperimentato.

Al mio ritorno, si congratularono con me. Avevo la fastidiosa sensazione che mi sarei comportata di nuovo male, ma tentai di non darlo a vedere. Successe di lì a poco ed io sparii alla stessa velocità di prima.

Di nuovo ritornai. Questa volta i miei nervi erano traballanti e la fede nella mia determinazione si stava indebolendo. Mi ero appena seduta quando colsi un lampo divertito nell’occhio di un cameriere che mi fece seppellire il viso nel fazzoletto e soffocare prima che riuscissi ad allontanarmi dalla sala da pranzo.

I “brava” che gentilmente accolsero il mio terzo ritorno a tavola minacciarono di farmi di nuovo perdere il contegno. Fui felice di sapere che il pranzo era appena finito ed ebbi anche la sfacciataggine di dire che era stato molto buono!

Bly, Nellie. Around the World in Seventy-Two Days. New York: The Pictorial Weeklies Company, 1890.

(traduzione: I sapori del viaggio, RCS Libri, 2008)

Curzon Robert, Qualcosa di squisito

Dopo aver chiacchierato di svariati argomenti mi informai sulla biblioteca e chiesi se potevo visionarne il contenuto. L’agoumenos si dichiarò lieto di mostrarmi tutto quello che il monastero conteneva. “Ma prima” disse “desidero offrirvi qualcosa di squisito per colazione e per mostrarvi tutta la benevolenza che nutro per un ospite così illustre, lo preparerò con le mie mani e sarò presente mentre lo mangiate, perché è davvero un piatto delizioso che non viene offerto a chiunque”. “Bene” pensai “una buona prima colazione è un’ottima cosa”. La fresca aria di montagna e la buona notte di sonno mi avevano messo appetito, così espressi il mio ringraziamento per la gentile ospitalità dell’abate ed egli, sedendosi di fronte a me sul divano, procedette a preparare la sua ricetta. “Questo” disse presentando una bacinella poco profonda piena a metà di pasta bianca “è il principale e più gustoso ingrediente del famoso piatto: è composto da teste d’aglio triturate con un po’ di zucchero. Nell’impasto verso l’olio nelle dovute proporzioni, delle fettine di buon formaggio –sembrava che fosse del tipo bianco acido che assomiglia a quello chiamato in Italia meridionale caccia cavallo – e vari altri buoni condimenti. E adesso è pronto!” Rimestò quel gustoso pasticcio con un grande cucchiaio di legno sino a quando nella stanza, nel corridoio e nelle celle, al di là della collina e della valle non si sparse un aroma che non si può descrivere. “Ecco” disse l’agoumenos, spezzettando dentro alcuni pezzi di pane con le sue mani grandi e alquanto sporche “questo è un piatto degno di un imperatore! Mangiate, amico mio, mio illustre ospite, non siate timido. Mangiate. E quando avrete pulito la ciottola, andrete nella biblioteca e dovunque vogliate andare; ma non andrete da nessuna parte sino a quando non avrò avuto il piacere di vedervi rendere giustizia a questo cibo delizioso, che, ve lo assicuro, non troverete altrove”.

Ero estremamente turbato. Chi avrebbe mai immaginato un martirio così atroce? La mela acerba dell’eremita nella valle sottostante era niente, una quisquilia al confronto! Quando mai si è visto somministrare ad uno sfortunato bibliofilo una medicina come questa? Sarebbe stata sufficiente a convincere tuto il Roxburgh Club a non avere mai più a che fare con libri e biblioteche.

Curzon, Robert. Visits to monasteries in the Levant. London: John Murray, 1849.

(traduzione: I sapori del viaggio, RCS Libri, 2008)